Circular Sr. Antoine Marie de Freitas

 Castres, le 8 avril 2016

SŒUR ANTOINE MARIE DE FREITAS

CAROLINA  MARTINHA

NAISSANCE 11/11/1909 à Saô Martinho Funchal Madère, Portugal

PROFESSION 06/08/1935 à CASTRES

PROFESSION PERPÉTUELLE 12/08/1939 à CASTRES

 

DÉCÈS 1ER AVRIL 2016  à CASTRES

 

 

Chères sœurs,

En cette semaine de Pâques, la Province d’Europe vous fait part du passage de la Mort à la Vie de Sœur Antoine Marie de Freitas, Carolina. Elle est allée à la rencontre du Ressuscité qu'elle a servi à travers les pauvres durant sa longue vie (107années).

Sœur Antoine Marie, témoignage lu aux obsèques par Sœur Colette Marie

            Vous nous avez quittées sans bruit à la 1ère heure du jour hier matin. Bien sûr, depuis votre chute qui vous a valu une fracture de l’épaule, nous avions conscience que vos jours déjà si nombreux, étaient comptés.

            Oui, après 106 ans et 4 mois vous avez rendu les armes.

            Votre présence discrète nous manquera mais que souhaitiez-vous d’autre que rejoindre le Seigneur à qui vous avez consacré toute votre vie, c’est donc à Lui que nous vous confions.

            Evoquer ce que fut votre longue vie est une tâche difficile : pardonnez sa brièveté.

            Vous êtes née le 11 novembre 1909 dans la belle île de Madère. Deux prêtres complèteront la famille privée trop tôt de son chef. C’est donc votre mère seule qui assure votre éducation et qui vous apprend la célèbre broderie de l’île.

            L’appel du Seigneur résonne au fond  de votre cœur et le 1er mai 1932 vous franchissez la porte du Couvent Bleu. L’année suivante vous êtes atteinte de tuberculose. Les médecins conseillent un climat plus doux que celui de Castres et vous partez pour Lloret de Mar en Espagne. Là votre santé s’améliore quand en juin la maladie s’aggrave et le 5 août vous prononcerez vos vœux. Le mois suivant vous participez comme malade alitée, au pèlerinage diocésain de Gérone à Lourdes. La Vierge Marie vous y attend.

            Le 25 vous allez aux piscines et vous vous sentez beaucoup mieux. Le 26 c’est la même démarche et dans l’après-midi vous quittez le lit. Le 27 vous allez à pied à la Grotte et pouvez prier à genoux… Le 28 les pèlerins retournent à Gérone. Vous faîtes le voyage en train, assise comme tout le monde.

            Les évènements de 1936 en Espagne n’ont pas permis de reconnaître votre guérison comme un miracle mais vous, vous en êtes sûre. Merci, Bonne Mère !

C’est alors que vous donnez le meilleur de vous-même au service restauration  des Communautés. Nous vous rencontrons en Espagne, à Lloret de Mar et à La Bisbal et en France, à la Maison Mère à Limoges St Alexis, à Paris, à Rouvroy, à Redon. Votre service vous permet de côtoyer bien des misères et les contacts nombreux vous permettent de porter témoignage.

            En 1999 à l’heure de la retraite largement dépassée, vous êtes accueillie à la maison St Joseph puis à la résidence Emilie de Villeneuve. Vous allez souvent passer un moment avec les résidents laïcs qui vous semblent heureux de ces échanges.

            C’est aussi le temps de rester en silence devant le Maître : dernière ligne droite avant la rencontre souhaitée avec « Celui que j’ai aimé et servi pendant 103 ans ». Il vous fallut attendre encore 3 ans.

            Soyez heureuse, chère sœur, avec Emilie, Notre Dame et votre Jésus.

 

RÉCIT DE GUÉRISON (1935)  COMMUNAUTÉ DE LLORET DE MAR (Espagne)

 

Dans les archives de Jordi Gilbert, on trouve le début d’une procédure concernant le récit d’une guérison d’une religieuse de la communauté de l’Immaculée Conception de Lloret de Mar (populairement connues sous le nom de « sœurs Françaises ») il s’agit de sœur Antoine Marie, née le 11/11/1909.

Entrée au Noviciat en mai 1932, elle revêt l’habit religieux le 02/02/1933. En mai de cette même année, elle souffre des premiers symptômes de la tuberculose. Les médecins lui conseillent un climat plus doux que celui de Castres.

Elle est alors envoyée à Lloret de Mar. Sa santé s’améliora suffisamment pour l’autoriser à commencer l’année canonique du noviciat. Au mois de juin 1935 la maladie s’aggrava elle reprit de nouveau le lit et prononça ses vœux de religion le 05/08/1935.

Le 24 septembre 1935, elle va à Lourdes comme malade au pèlerinage Diocésain de Gérone. L’état de la maladie était très avancé et avait atteint différents organes de la malade.

Arrivée aux Sanctuaires, elle prit un premier bain aux piscines, après lequel elle se sentit beaucoup mieux. Le 26, elle prend un second bain et l’après-midi elle quitte son lit. Le 27 elle va à pieds à la Grotte et prie à genoux… le 28 les pèlerins retournent à Gérone par le train et la religieuse en question voyage assise normalement.

Sa présence a été enregistrée à Lourdes comme malade (expédient de constatation médicale n° 35035)

Arrivée à Gérone on commença à rassembler toutes les informations pour étudier le cas. Malheureusement les événements de 1936/1939 (révolution et guerre civile firent oublier le cas).

Mais les recherches de Jordi Gilbert effectuées aux alentours de 1990 ont permis de savoir que la dite religieuse, résidait à cette époque en communauté à Redon dans le département d’Ile et Vilaine, et qu’elle menait une vie normale travaillant comme si elle avait 15 ou 20 ans de moins.

Cette information m’a été envoyée par une religieuse Sœur Marie Alphonse Hosta, originaire de notre ville et résidant dans la même communauté que Sœur Antoine Marie de Freitas.

Probablement nous ne saurons jamais si cette guérison a été un miracle reconnu mais Sœur Antoine Marie, sait qu’il l’a été.

 

Témoignages de différentes personnes

 

De Jacqueline :

Quelle admiration pour sa longévité ! 107 ans : rendez-vous compte ! il n’y a que dans la Bible que l’on voit des choses pareilles !

Elle en a fait des pas entre la cuisine et la salle à manger des professeurs ! Quel dévouement et quelle gentillesse pour nous tous et toutes. C’était tout de même épatant, quand on arrivait le midi après une matinée de cours, de se mettre les pieds sous la table et de trouver ainsi une personne qui avait tout préparé pour nous ! on bavardait un moment avec elle à l’occasion. Je ne connais pas sa famille, mais sa famille c’étaient aussi les sœurs. Je prierai pour elle et je la prierai aussi car elle a sûrement des grâces divines.

 

De François et Marie Agnès :

François était libraire, mais avec un grand talent de cuisinier, il était le mari de Marie Agnès Prdt de l’APEL, et c’est vrai qu’il en a préparé des couscous, paëllas, etc pour les fêtes de l’école. Sœur Antoine Marie et lui s’estimaient beaucoup.

Je l’avais vue en août à la maison de retraite. Elle avait une façon quand parlait de François en disant Monsieur François, dans sa cuisine il avait le droit de faire ce qu’il voulait et nous en avons préparé des repas avec elle. Elle restera dans nos esprits.

 

Sœur Marie Bernard Saussol

Il n’y a que quelque mois qu’elle était dépendante, car en 2014, elle avait encore une certaine activité, spécialement du tricotage, à la Maison de Retraite où elle rendait de petits services.

Elle a dû venir à Redon dans les années 1977 après avoir passé de longues années à Paris où nous avions une maison qui recevait les gens de la rue. Sœur Antoine Marie nous racontait que lorsqu’elle avait 6 ans, au Portugal, dès le matin, elle et ses sœurs, tricotaient ou cousaient. Et ce qui m’avait frappé lorsqu’elle est venue à Redon, c’est qu’arrivée en fin de matinée, l’après-midi, elle était déjà à la cuisine à éplucher des légumes. Elle en a fait des pas entre la cuisine et la salle à manger des Professeurs pour préparer et servir les repas. Elle avait le sens du Service et je ne l’ai jamais vue ou entendue se plaindre. Jusqu’en 2011 ou 2012, elle allait encore au Portugal voir ses neveux et nièces.

 

Ses différents lieux de Mission ont été :

Lloret del Mar ; Maison Mère ; la Bisbal ; Limoges St Alexis ; Paris ; Rouvroy ; Redon ;

En 2010 elle entre à la maison de Saint Joseph.

A la Maison Mère de 2010 à 2013 où elle entre à la maison de Retraite Emilie 

 

 

Vos sœurs de la Province d’Europe